Adaptation du poème "Héritier"de Vincent Guillier, in Traité de l'Oisiveté, ed des Vanneaux Il est tard le jour baisse J'accélère le pas tenant la ligne sur la bordure de mon fil J’invective les lions dormant aux faîtes des portes cochères Des petits chevaux blancs sortent des murs, mais qui les aura vus? Car chacun reste chez soi en pensant à la vie secrète des Licornes Mais toi, tu cherches dehors l’Eau dont tu baigneras ton visage Je voudrais le temps plus long mais c’est un cheveux tiré entre tes lèvres Tu es autre à présent, mais ne dis à personne que tu es une licorne! Je veux seule partager le secret jusqu’à la Mort Prends garde si tu oubliais car il se pourrait bien un jour que tu te réveilles un matin Avec ces traces de courses forestières plein le corps Je repasserai sous tes fenêtres au mois d’avril, le soir baignera ta vie Mon chemin retrouvera un sillage couleur de thé, de lumières cueillies aux abords des fêtes Je t'embrasserai encore en te racontant des histoires Nos promenades seront éternelles d’innocence, de caresses piquées dans mon corps sage Nos dialogues continueront souterrains, sous tes reins Cela n’aura jamais commencé Il n’y aura rien Que l’accotement de deux êtres fous Qui rêvent